Logement : le CESE demande un encadrement européen des locations touristiques
Dans de nombreuses villes européennes, les habitants voient les logements disparaître au profit de locations de courte durée. Derrière ce phénomène, une même logique : la rentabilité touristique dépasse largement les loyers classiques, et les plateformes se multiplient. Face à cette dérive, le Comité économique et social européen (CESE) appelle l’Union européenne à agir.
Dans son avis rendu public à Bruxelles, le CESE met en garde contre les effets de ces locations sur la pénurie de logements abordables. Dans certaines capitales, plusieurs milliers d’appartements ont quitté le marché locatif classique pour être loués à la nuit ou à la semaine. Résultat : des centres-villes vidés de leurs habitants, des loyers qui flambent et une tension croissante entre riverains et propriétaires.
Une régulation devenue indispensable
Le CESE réclame une approche européenne, estimant que les règles locales ne suffisent plus. Il propose la création d’un cadre commun pour encadrer les plateformes numériques de location touristique. Cela passerait par un partage transparent des données entre plateformes et autorités locales, un suivi du nombre de logements concernés, et des contrôles renforcés. L’objectif est simple : éviter que les logements destinés aux habitants soient détournés vers des usages purement lucratifs.
L’institution souhaite aussi que la Commission européenne encourage les États membres à harmoniser leurs politiques. Aujourd’hui, les situations varient énormément : certaines villes, comme Amsterdam ou Barcelone, ont imposé des quotas stricts ou des autorisations préalables ; d’autres, faute de cadre juridique clair, subissent la pression sans réel moyen d’action.
Rendre le logement à ses habitants
Le CESE ne s’oppose pas au tourisme, mais demande une régulation équilibrée qui protège le droit au logement. Il rappelle que la liberté d’entreprendre ne peut primer sur l’accès à un toit. En appelant à une régulation européenne, il veut offrir aux États un outil commun pour freiner la spéculation et restaurer un marché locatif accessible.
Pour le Comité, cette bataille dépasse la simple question économique : il s’agit de défendre un mode de vie. Celui des habitants qui veulent continuer à vivre, travailler et élever leurs enfants dans les centres urbains — et non à les voir se transformer en vitrines pour visiteurs de passage.